Des mots pour voir

J’ai grandi dans le bonheur de passer mes étés entre le lac La Motte et la forêt derrière la maison. Il y avait une gravière juste derrière qui était la destination ultime de nos aventures d’enfants. Chemin faisant, en se couchant à plat ventre à l’orée de la forêt, on découvrait un monde minuscule de petits champignons, de lichens et de mousses que nous considérions comme le refuge des fées. Si la magie était de la partie, elle résidait sûrement dans notre capacité à nous coucher sur le gravier chauffé par le soleil pour prendre la mesure du monde infini qui se déployait sous nos yeux curieux.

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