Traversée du Panama : du commerce international à l’économie du carbone

Pour s’intéresser aux forêts panaméennes, difficile de ne pas s’intéresser tout d’abord au fameux canal du panama, qui, lui, est difficilement abordable sans s’intéresser à la situation géographique et géologique du pays. C’est que, voyez-vous, les humains ne sont pas les premiers à penser faire un raccourci entre l’est et l’ouest des Amériques avec leur canal. En fait, il fut un temps (que je ne préciserai pas, car il est encore débattu entre éminents géologues) où l’Amérique du Nord et celle du sud ne se touchaient pas. Pendant que les poissons pouvaient voguer entre pacifique et atlantique, les animaux terrestres, eux, restaient dans leur pôle respectif. La rencontre entre les deux continents n’a pas été banale : en fermant le passage entre les deux océans, les courants marins ont été complètement reconfigurés, créant notamment le courant du Gulf Stream, qui réchauffe l’Europe encore aujourd’hui. Les membres d’une même espèce aquatique, coupés par la terre, ont évolué en des espèces différentes (et des chercheurs s’amusent présentement à les accoupler pour voir ce que ça fait!). Les animaux terrestres, eux, se sont rués sur le nouveau pont. Le paresseux géant a couru vers le nord, le lama est allé se chauffer la couenne au sud. Plusieurs espèces sont ainsi disparues, vaincues par leurs voisins invasifs. Si vous ne pouvez jamais croiser de paresseux géants dans nos forêts boréales, je vous assure au moins que vous pourrez facilement apercevoir leur petit cousin, le paresseux à deux ou trois doigts, accroché sur un fil électrique ou une branche, au panama. Mais attention, il ne fait pas que paresser, hein! Il est aussi en train d’accueillir des algues, des mites, des tiques, des scarabées et plusieurs autres petits organismes dans sa fourrure. Un écosystème sur le dos!

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